Une profusion d'animaux, serrés, emmêlés, juchés les uns sur les autres. De haut en bas, dans un ciel bleu, des hirondelles, une huppe et des frelons volent autour des visages d'une femme et d'un homme, dont on ne voit que la tête et le haut du buste. La femme est derière un éléphant, l'homme derrière une girafe dont il enserre le cou d'un bras. L'homme et la femme rient. La courbe du profil de l'éléphant rejoint le cou de la girafe, formant une spirale autour de laquelle s'organise le reste du tableau. Pus de cent espèces sont présentes : chouettes, hippopotame, rhinocéros, tigre, poules, tritons, hérisson, éureuils, musaraignes et lérots, tortue et serpent, blaireau, renard, chevreuil et sanglier, singes, des oiseaux, des papillons et insectes de toutes sortes... Ils semblent tous surgir d'un buisson fleuri de boutons d'or, de cloza, de pâquerettes. Un sol ocre où déambulent encore un petit échassier, un escargot, des lapins, et deux crocodiles au-dessus desquels bondissent deux tanches. Les crocodiles sortent de ce qui devrait être une mare mais est un ciel de nuit perlé d'étoiles, avec la Grande Ourse au centre.
Le tableau, très coloré, est peint comme avec maladresse, ou plutôt comme un enfant qui s'applique.

L'empire de l'enfant
Huile sur toile, 130 x 180 cm.

Photographie du tableau qui, constitué de deux panneaux articulés, peut aussi se poser en paravent sur le sol. Ici, le tableau est à l'étage de l'atelier d'été, une ancienne grange en pierres rénovée. On voit un jardin par une grande ouverture entre les poteaux qui soutiennent la toiture. Des suspensions de pétunias dégringolent depuis la charpente. Un grand chat roux marche sur le plancher, s'éloignant du tableau. Détail de la tête de l'éléphant, avec la main de la femme posée sur son front. Devant l'éléphant, la tête d'in dromadaire, adoucie par les feflets bleus du ciel sur son pelage. Des tritons verts tachetés de vert sombre et un trait rouge sur l'échine grimpent sur le flanc de l'éléphant. A l'avant de l'éléphant, un perroquet rouge est posé sur sa défense, des paillons rouges, goutte de sang, volètent sur les feuillages. Au-dessus de la haie, la tête de ce qui pourrait être une bécasse ou un courlis, avec son long bec. Tête du dromadaire, devant la grande oreille de l'éléphant. Le pelage est fait de grosses touches ocres et brunes et de bleu des reflets du ciel. Sur son cou, une souris. derrière l'oreille de l'éléphant, une chauve-souris roussette. La tête de la girafe, jaune tachée de brun, tendue vers le bas. Ses yeux sont grands, ourlés de longs cils. Un serpent s'enroule autour de son cou, pointant son museau vers une chouette bleue posée sur le front de l'hipopotame, aussi grosse que l'oeil de ce dernier. Dans le feuillage piqué de felurs d'églantier et de véronique, un singe est héberlué et un geai s'enfuit. Un très petit point rouge attire l'attention : c'est une lave de doryphore crapahutant sur une feuille. Détail de la berge de la mare-ciel-de-nuit. S'éloignant des pattes de l'hippopotame, un échassier, peut-être un pluvier, et un escargot. Un lapin, blanc crème semble irrité par une poule qui, derrière, picore. devant, une tortue de petite taille. La nageoire caudale d'un poisson, incongrue, sert de cachette à une souris verte dont on ne voit que la tête. Détail de la zone du tigre. Il avance par dessus la trompe recourbée de l'éléphant, une patte posée par terre et l'atre retournée, montrant ses pelotes, toutes griffes dehors. Un chat blanc et deux lérots sur le dos, un singe suspendu à une défense de l'éléphant semble s'amuser de la rage inextinguible du fauve, qui ignore sous lui un hérisson, un lapin et une musaraigne menant ses petits, se tenant par la queue les uns aux autres. Le tigre est bordé d'un côté par des feuilles et des fleurs et de l'autre par un chien. Un petit lézard vert se faufile sur le pelage du chien. Sous la tête de l'éléphant, un singe s'accroche à sa défense, frôlant le dos du tigre où un chat blanc est couché, tête dressée, et deux lérots attendent. Dans le feuillage derrière, quelques petites grenouilles vertes et une rouge, et un scarabée noir. Détail du singe pendu à la défense de l'éléphant. Il est clairement imaginaire, s'inspirant de la tête des cynocéphales, museau très allongé et canines imposantes et du corps des attelles, très humanoïde. il a les yeux en amandes, très humains. Détail de la femme, le visage défromé par le rire. Un perroquet vert sur l'épaule, des martinets et un frelon dans le ciel. Un sein rond et rose dépasse du front de l'éléphant sur lequel elle pose la main. Détail de l'homme, hilare parmi les animaux, grimaçant de rire.  Des insectes autour de lui et, pâle dans le ciel de jour, le croissant de la lune. D'un bras, il tient le cou de la girafe, de l'autre la tête d'un immense poisson, un chinchard, dont on retrouve la nageoire en bas du tableau, sur le sol. La tête de la femme. Son visage est comme déformé par le rire. Ses cheveux blonds se perdent dans le bleu du ciel. Sur son épaule, un perroquet vert au ventre blanchâtre et, dans le ciel, un martinet et un frelon. Cerné d'insectes volant — un papillon bleu foncé, un lucane, une libellule — la tête de l'homme. Il rit, d'un air un peu niais. L'euphorie dans laquelle il semble être est exprimée par des touches agitées, dans sa chevelure, et des touches de bleus du ciel qui entrent dans la couleur chair. Il a un papillon rouge et jaune sur l'épaule. Détail de la trompe et des défenses de l'éléphant. D'un côté, un perroquet rouge orangé, de l'autre, deux tourterelles. Des papillons rouges s'envolent et, sous la trompe, un scarabée vert s'accroche placidement. La moitié de la tête du tigre, avec un regard exaspéré. Sur les côtés de sa tête massive, des boutons d'or et du trêfle violet. Les bandes noires du pelage du tigre sont dessinées en noir sur jaune, avec des lignes serpentines. Des pâquerettes se faufilent dans le peu d'espace laissé entre un lapin, la mâchoire inférieure du tigre, aux dents immenses, et ses deux pattes griffues. Sur le sol, insouciant, un carabe doré avance.Détail d'une des tanches qui sautent au-dessus des crocodiles. Elle est peinte comme brusquement, seulement faite de touches filées de blanc et de vert clair dans un jus ver foncé. Le ciel de nuit étoilé semble éclairer son dos d'une lueur faible. Détail des deux crocodiles, qui rampent hors de la mare faite d'un ciel de nuit étoilé. Deux taches vertes sautent par-dessus les crocodiles tandis qu'n dessous nagent dans le même sens des poissons rouges, des têtards et deux dytiques. Sur la berge, au-dessus des étoiles, pousse du trêfle violet, marchent l'échassier et la tortue. Sous les poteaux des pattes de l'hippopotame se cache le blaireau. Détail de la chouette bleue, peinte uniquement de petites touches de bleus dans le vert sombre du feuillage. Posée sur une corne de la girafe, une fauvtte pitchou, très petit oiseau gris bleu au ventre blanc crème, qui se reconnaît à sa façon de porter sa queue à angle droit du corps, tendue vers le ciel. Le détail est assez grossi pour qu'on distingue les touches faitesd'alternances d'empâtements et de transparence, de très fines ou très larges traînées.